chronique

THE GLUTS
/ Album « Ungrateful Heart »
/ Sortie le 8 Octobre 2021

// Comment éviter les références aux pionniers du Garage rock en abordant votre nouvel album ? Cette «expression primitive» dont la paternité fait encore aujourd’hui, l’objet de bien des débats. Le rock est devenu tellement caricatural, codifié, voire consanguin, qu’il en a parfois perdu son authenticité. J’ai pleinement conscience qu’en affirmant cela, les détracteurs et autres spécialistes du milieu musical trouveront ce constat réducteur. Mais avec votre dernier disque, vous abordez le post-punk dans sa forme la plus originelle sans pour autant vous appesantir sur les mêmes riffs, pour ensuite emprunter différentes directions. Plusieurs écoutes attentives et passionnées de votre nouvel opus ont suffi à m’inspirer, car vous incarnez la liberté artistique.

Ungrateful Heart inaugure le futur. « Mashilla » dégage une telle densité, que ce soit les guitares acérées couplées au chant écorché, avec ce groove Krauto-Noise élastique qui vous ferait presque trémousser.

Le single « Love me do again » délicieusement bruyant et brûlant, confirme un énorme potentiel. Album hybride et inclassable, vous mettez à l’honneur ces mélodies imparables, noyées dans un déluge de réverbérations sans jamais user d’imbroglios savants. Au contraire, tout y est inattendu, imprévisible, d’un titre à l’autre, on croit atteindre l’acmé sur « Something surreal » pour ensuite se prendre les pieds jusqu’au cou dans la mélasse étourdissante de « Eat Acid See God » qui conclut magistralement les 10 titres de ce sublime opus !

The Gluts nous offre une escapade Milanaise digne des grands gastronomes, avec ces phrasés épileptiques, ces déviances rythmiques foutraques et cette agressivité contenue jamais démonstrative !

(chronique : Franck irle)

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