chronique

Spinabifida
/ EP « Ugly Pop »
/ Sortie le 14 Février 2021

 

// Le rêve secret de tout artiste est de conquérir le monde, tout en contournant les majors, ces usines à tubes tentaculaires, ces monstres sans âmes, empâtés dans une configuration routinière. Le succès est une sempiternelle contradiction dans l’âme de l’artiste, un processus de distanciation ancré souterrainement dans l’inconscient.

Il fallait bien se réinventer un monde, un imaginaire salutaire dans ce climat d’isolement généralisé, une bulle d’oxygène libératrice. C’est avec cette volonté créative que Spinabifida a choisi d’insuffler une énergie nouvelle, et leur premier EP tombe à point nommé.

Originaire d’Aix En Provence, le quatuor a déjà écumé les scènes locales et a tourné en Russie et en Irlande.

Le potentiel du groupe est sans conteste évident, dès le premier titre « The Queen », l’accroche est immédiate, le titre aurait pu être la bande son d’un film dédié à la scène de Seattle.

La caractéristique de Spinabifida est justement d’exprimer des émotions indépendamment d’une zone d’entente stylistique. Les influences héritées du rock 90’s sont magistralement portées en étendard et le groupe s’adresse à un public lié par une commune affiliation à ce genre marginal. Mais pas seulement, la musique de Spinabifida ne se limite pas à un cercle restreint, elle est universelle et devient instantanément addictive. Et l’on prend plaisir à savourer « Grace » et sa production maculée de guitares jubilatoires, ses riffs assénés comme des uppercuts et sa ligne de chant abrasive, « Slow » qui vient conclure le disque ne ralentit pas le rythme effréné et convulsif du trio.

La sortie de Ugly Pop est annoncée le 14 février, tout un symbole.

(chronique : Franck irle)

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