Reportage – Levitation France Angers – 20 septembre 2019 Day 1

La douceur angevine n’est pas un mythe, preuve en est le retour inopiné de l’été pour ce 7e Levitation France qui se déroule les 20 et 21 septembre et sa ribambelle d’artistes confirmés et en devenir.
 
Depuis quelques temps au sein du théâtre du Quai, sur les bords de la Maine, le festival Levitation France qui se déroule à Angers les 20 et 21 septembre s’entérine comme le rendez-vous rock du début d’automne.
 
 
Cette année encore, la programmation fait preuve de subtilité et de curiosité, brassant largement aux quatre coins de l’Europe et des Etats-Unis pour piocher dans un registre rock indé foisonnant.
 
La soirée du vendredi est riche en groupes au son particulièrement primaire et entêtant. Les festivités débutent avec The Warlocks, quintet de Los Angeles qui depuis 20 ans maintenant et diverses formations continue de distiller un rock garage aux effluves brûlants des déserts californiens. Mené par 3 guitares et 2 batteries, et la voix étrangement fluette du leader Bobby Hecksher, l’odyssée navigue le long d’un fleuve garage psychédélique particulièrement efficace, tel que nous le propose le très bon dernier album Mean Machine Music sorti en mai. Du fait d’un horaire de passage un peu précoce, le public est éparse mais très attentif et rapidement captif devant le jeu sobre mais puissant du groupe. Galerie complète ici
 
The Warlocks
The Warlocks
The Warlocks
 
Suivent sur la scène du Forum les très attendus Black Midi. Formation très jeune et très douée en provenance de Londres, Black Midi a fait parler de lui au travers de l’ovni Shlagenheim, sorti il y a peu et qui propose un son mélange de rock expérimental et de jazz fusion extrêmement prenant. La formation est une des rares en ce moment à mettre autant de puissance sur scène, faisant fi de tout ce qui l’entoure afin de s’enfermer dans une bulle de manière quasi autistique, l’énergie explosant continuellement. La mélodie n’est pas ici le premier atout et est clairement minorée en faveur d’une exploration presque mystique de leur propre son. L’écoute de l’album est définitivement à compléter d’une prestation live pour se faire une réelle idée du potentiel. Galerie complète ici
 
Black Midi
Black Midi
Black Midi
 
Notre parcours continue dans le gros son avec les français Frustration et leur punk très noisy issu de la faune parisienne. Signé sur le mythique label français Born Bad Records, fière écurie des copains du Villejuif Undergournd (à suivre en Day 2) et J.C Satan, le groupe nous présente entre autre le nouvel album à venir le 18 octobre prochain So Cold Streams. La guitare est toujours aussi caverneuse, entourée des sonorités synthétiques glaçantes à souhait et Fabrice Gilbert ne cesse de nous emporter dans ses mimiques bien à lui. Le public ne s’y trompe pas, le rock français undergournd est bien vivant. Galerie complète ici
 
Frustration
Frustration
Frustration
 
Passage sur la scène T400, et un cadre plus intime mais tout aussi transpirant avec les danois Iceage. Le prolifique groupe de Copenhague (4 albums depuis 2011) dont leur leader tout en chemise japanisante Elias (un rapport avec la coupe du monde de rugby ?) qui se mue en un personnage à la mine sombre et aux allers et venus incessant vers le public, haranguant à coup de mouvements désarticulés et de hurlements qui mettent vraiment en valeur le son punk plutôt sombre du groupe. Précurseur de la scène post punk actuelle au son et à l’attitude scénique quasi similaire que l’on trouve chez Fontaines D.C ou The Murder Capital, Iceage mérite que l’on rende à César ce qui appartient à César en lui offrant toute la notoriété méritée depuis presque 10 ans maintenant, son niveau s’étant sans cesse amélioré. Galerie complète ici
 
Iceage
Iceage
Iceage
 
La cerise sur le gâteau est ce soir le retour de la Fat White Family qui n’a cessé depuis ce début d’été de tourner aux quatre coins du globe pour présenter son excellent dernier opus Serfs Up! (chroniqué ici) et afin de prouver son incroyable talent dorénavant vierge de toutes substances très illicites. Bien qu’amputé du génial guitariste Saul Adamczewski, le set n’en perd pas en qualité, et la salle comporte une belle poignée de fans qui dès les premières secondes met le feu à la fosse avec tout ce qu’il faut de po-go et de crowd-surfing. Les projections vidéos aux motifs psychédéliques, emblème du festival, offre un écrin tamisé et vif à la fois au jeu de scène explosif de Lias Saudi, armé de sa bonne vieille bouteille de whisky (au goulot sinon rien) et de sa nonchalance débridée. La prestation trop courte à notre goût n’empêche pas le groupe de convertir les derniers réticents à son rock expérimental définitivement non étiquetable. La prestation live est dorénavant totalement maitrisée, et la qualité de production du dernier album ne peut que nous rassurer sur la suite. Galerie complète ici
 
Fat White Family
Fat White Family
Fat White Family
 
Comme toujours les choix sont la dure réalité du reporter en festival et d’autres jeunes et moins jeunes talents se sont succédés en cette première journée. Reste que la bonne grosse guitare a été notre fil conducteur et le restera pour le day 2.
 

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