reportage

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Deux énergumènes bretons fans de gros sons lâchés dans le temple du métal à ciel ouvert, Jocelyn Barbier de Paimpont et David Graham de Saint Malo, pour leur première fois au HellFest, un double report sur cette édition 2017 furibonde et joyeuse qui a laissé de bien beaux souvenirs ! Deux visions du festival, son ambiance, ses décors impressionnants, sa programmation d’enfer !!!(HELL FEST- du 16 au 18 juin 2017 – Clisson par Jocelyn Barbier et David Graham)

L’infernal festoch… ou le pèlerinage des baptisés aux gros riffs blastés aux quadruples croches !!!!
par Jocelyn Barbier

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(©Jocelyn Barbier)

16/17/18 juin 2017… »LA » date du grand rassemblement œcuménique de 220000 fidèles à la religion métal et son lieu de culte : le Hellfest.
Hosties réservées, cela même, avant l’annonce de la programmation « One hell of a ride ».

Que de chemins de l’enfer parcourus depuis le Furyfest en 2002 et le début du Hellfest en 2006. Qui l’aurait cru ? Et bien, eux… les dévots du gros son, les bigots du rythme métallo et les pieux des premières mélopées hardos seventies, qui y ont toujours cru et y croirons encore pour longtemps. Avec l’assurance que ceux qui viennent là ne sont ni adeptes de la « Star’Ac » ni de « La chance aux chansons », loin de là. À la limite à « The voice », mais en version Chewbacca avec une angine ! REUUUHH ! 😉

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(©Jocelyn Barbier)

Au matin du 16, on se pointe, David Graham et moi-même, aux portes de la petite ville médiévale du pays de Bacchus, Dionysos et du muscadet, … Clisson. C’est là qu’on va découvrir de quel bois on se chauffe sur ce lieu de célébration. Des voitures garées sur les bas cotés depuis la sortie de la 4 voies. Chaque parcelle de trottoir de la ville investie de chignoles et de camtars. Faut prêter attention à ne pas se garer n’importe où, car la fourrière veille et embarque à tout vas… En tout cas, les festivaliers semblent très respectueux des lieux, dans le calme et la patience. Quant à nous, on croise les doigts et rabattons toutes prétentions à arriver les premiers (rire). Le camping est déjà bondé. Et il y a du chemin avant d’arriver aux portes du saint Graal !

La première impression en franchissant le seuil d’entrée du site est une impression de parc d’attraction de métal’land avec ses grandes façades peintes. Surtout en pénétrant dans le hellcity square et ses extreme market, c’est un peu les marchands du temple. Me connaissant, j’aurais eu plaisir à aller tirer la queue du mickey, mais je dois me tenir (sic). Et Mickey étant tout en noir, un rockeur en herbe, donc… respect. Par contre que de choix ! Tout ce qu’il faut pour s’équiper pour le séjour ou remplir son autel personnel à la maison. Des guitares, des tatoueurs, des coupes-tifs, des fringues, des bibelots, etc, etc.… même des bécanes ! Si,si… des Indians… la vraie bécane de Wildbiker à mon avis (trop chères, mais superbes).
Le Hellfest ouvre tôt. Un peu trop tôt peut-être, car dur d’être opérationnel à 10h30 en ne pionçant qu’à la fraîche des 3 plombes du mat’. Parce que, c’est couru d’avance, va falloir mettre la sauce pour se remplir les esgourdes du son des 160 groupes sur 3 jours, un vrai marathon. Seulement c’est bien là que se trouve le succès de ce séminaire voué au rock extrême, la possibilité d’écouter divers genres du genre. La cohabitation des petits groupes et des têtes d’affiches avec le même traitement. La proposition d’une telle diversité a fidélisé son public et m’as convaincu de la qualité de ce festival.

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(©Jocelyn Barbier)

Fidélisation du public, également, grâce à son décorum chaque fois amélioré et sa prog de dinosaures chaque année, avec surtout l’ambition de donner de plus en plus de confort aux festivaliers (ça, c’est cool!). Ce qui, on ne peut que l’espérer, rendra difficile la concurrence des nouveaux fest (dont un qui, lui, est soutenu par de gros moyens provenant d’une multinationale du secteur côtée en bourse).

Une béchamel infernale qui fait grimper les cachets et peut rétrécir le nombre de tête d’affiches sur le Hellfest ou faire « flamber » le prix du hotdog. Les grands groupes seraient bien bête de faire mourir à petit feu, même infernal, un festival par leurs prétentions aux cachets démesurées… Les bénévoles et les festivaliers puristes des premières heures ne méritent pas cela… à bon entendeur messieurs les tourneurs.

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(©Jocelyn Barbier)

Jour 1
Va falloir repérer les lieux. Et faire mon chemin de croix 😉 oui ben, il s’agit vraiment de cela… beaucoup de monde parmi lesquels il faut se frayer sa route. Avec aucun sentiment d’insécurité, et singulièrement l’impression d’être chez soi avec toute une bande de potes fripons qui t’interpellent pour faire la bombe ensemble! Donc, trois zones, six scènes.

Les MAINSTAGE 1 et 2 pour les big stars ! (et les petits qui grimpent, qui grimpent !). La zone de trois pavillons, ALTAR pour les influences Death – Trash, TEMPLE pour le genre Blackmetal – Pagan, Et VALLEY pour le type Stoner – Spsyché – Progressif. Et la WARZONE pour le hardcore, le punk et la new musick 80’ qui cette année s’est trouvée sacrément agrandie pour recevoir de plus en plus de fans de ces styles.

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(©Jocelyn Barbier – Rob Zombie)

Les groupes à découvrir, en premières heures de la journée, puis les connus pour finir par les « stars » en fin d’après-midi et en soirée.

Allez, hop ! Aux premiers de ces m’ssieurs dames’…

Valkyrja, Tyr, Corvus Corvax (pagan-folk), intéressant le mélange cornemuse et vocalise métal, y en a qui aime, Helmet, Queensrÿche, Dodheimgard, Powerwolf, Ministry (gnah ! j’adore toujours), Behemoth (excellent avec une dextérité rare), Cryptopsy, Belphegor, Deep Purple, Sabaton, Marduk, Rob Zombie (toujours aussi puissant), Autopsy, The Damned (the groupe !).

corvuscorvax(©Jocelyn Barbier – Corvus Corvax)

Jour 2
Le réveil au clairon avec les tests sons à 9h. Ben… ok, de toutes façons la canicule s’annonce et j’en pouvais plus de mariner dans mon duvet… Et on attaque ; The Dead Daisies (du blues rock 80’s bien gras), Ultra Vomit (nos chers nantais au canard jaune;), Phil Campbell And The Bastards Sons (quand on aime Motörhead…), Igorrr, Nails, Ugly Kid Joe, Ereb Altor, Blood Ceremony, Steel Panther (parlent trop), Dee Snider (excellent!), Decapitated, Mars Red Sky, Trust, Saxon, Soilwork, Chelsea Wolfe (une pointe de gothik rock), Airbourne, Apocalyptica (la fusion de l’instrument classique et de la puissance métal), Pain Of Salvation, Primus (déjanté et métal funkie), Agnostic Front, Aerosmith (tournée d’adieu, Rock this place !), Opeth, Kreator, Deafheaven, Suicidal Tendencies.

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(©Jocelyn Barbier – Belphegor)

Que de poussières malgré le gazon planté en prévision ! La canicule est bien là. A défaut, l’eau a manqué et il a fallu l’économiser pour les trois jours pour ne pas priver, ni les festivaliers ni surtout les 7000 habitants de Clisson qui soutiennent ce festival.

La première chose importante qui claque et qui réveille, c’est la solidarité envers les personnes handicapées… Je n’ai jamais vu cela ailleurs, le public leur permet de slamer comme les valides… ils les portent avec leurs fauteuils, et franchement, on se sent pleinement avec eux, de « métal et d’os ».

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(©Jocelyn Barbier – Vôdûn)

Jour 3
Pas de grasse matinée, on commence à se faire une idée de ce qui motive les festivaliers…
Allez hop ! ; Déluge, Emptiness, Vôdûn (alors là, mon coup de coeur. Du stoner spyché avec une approche AfroSoul, une merveille!), Hirax, Arkhon Infaustus, Sanctuary, Pentagram (70’s), Blue Oyster Cult (70’s), Prophets Of Rage (musiciens des Rage Against The Machine, de Public Enemy, de Cypress Hill), Metal Church, Clutch (à voir !), Five Finger Death Punch, Linkin Park, Emperor (déments et anniv’ des 20 ans du groupe), Every Time I Die, Hawkwind (notre regretté Lemmy Kilmister y avait été bassiste), Coroner, Slayer, Perturbator (superbe scénographie de lumière sur un electro bien dur).

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(©Jocelyn Barbier – Apolyptica)

Ce fut une rugueuse passe d’armes permanente entre les groupes et nous, pas de répits ! Que du bonheur.

Sinon, il y avait des jeunes, des vieux, des tatoués, des boules à zed, des chevelus et des barbus carrément pas Hipsters !… On se sent en sécurité et en confiance, pas de jugement, pas d’agression. La jacte est de rigueur et le sourire pleinement assumé. Tout le monde peut se lâcher avec des dresscodes plaisants à nos yeux, même si parfois on peut se sentir « interpellé » par les choix vestimentaires de certains.

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(©Jocelyn Barbier)

Sur place, les metalheaders éclusent à donf, 350000 litres de roteuse ! C’est Metall’Hic ! Certes, mais… les métalleux savent se tenir et profitent pleinement de la musique à qui ils vouent une dévotion sans failles en l’écoutant soit dans une religieuse méditation, soit en transcendantale harmonie, soit en transe pogotique et tout cela en prenant soin de son voisin. Sans castagnes ni peignées, que de l’expression corporelle pour se poiler entre compères.

Le principal, en cas de canicule proche des flammes de l’enfer, étant de s’HYDRATER !!!

De mon retour de « l’enfer »… Les comptes en fin de séjour frisent la douloureuse pour les larfeuilles mais il en résulte que cela fut un très, très bon moment. Ambiance bon enfant, concerts démentiels… décors dignes des Mad Max et de la demeure du chaos situé à Saint-Romain-au-Mont-d’Or . J’y ai même rencontré un gars qui m’as tendu un flyer pour son modeste petit fest métal au bénéfice de l’école de sa commune, le Samaïn Fest les 28 et 29 octobre à la Mézière au dessus de Rennes, c’est dit, j’irais. C’était mon premier Hellfest… Et sûrement pas le dernier! Je ne peux que faire mon panégyrique… mais, tout de même, ça c’est du festival, de la musique, de l’arrache tripes, du stimulateur de neurones. Gloire à toi ! Hellfest
Et pour les rancuniers, les coincés du tympan, je citerais Antoine Delafoy dans Les Tontons Flingueurs : « Monsieur Naudin, vous faites sans doute autorité en matière de bulldozer, de tracteur et Caterpillar, mais vos opinions sur la musique moderne et sur l’art en général, je vous conseille de ne les utiliser qu’en suppositoire. Voilà ! Et encore, pour enfants…« . Michel Audiard, 1963.
(article de Jocelyn Barbier)

-> Le HellFest par David Graham en page suivante…

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