reportage
La motivation de ces passionnés n’est autre que faire une musique à la rythmique alambiquée, frénétique et incontrôlable pour faire danser les gens, les faire se sentir vivants. Et ça marche !!! Dès les premières notes, nous sommes pris dans une spirale hypnotique et impossible de se contrôler. Les pieds, les bras, la tête se mettent en mouvements et on passe immanquablement un incroyable moment de bonne humeur. C’est incontestablement un groupe taillé pour la scène à ne manquer sous aucun prétexte.
Le duo !AYYA! (Yannick, à la guitare et Antoine, batterie et synthé) rejoint la grande famille des artistes rock de la scène Nancéenne (Charlélie Couture, Kas Product, Double Nelson, Les Amis De Ta Femme, Candidate…) et a sorti ce 20 septembre un troisième et excellent album «ChaChou».
Quand on est un groupe purement musical et au regard de vos titres, comment raconte-t-on une histoire ? La recherche des émotions ? Et comment renouveler tout cela au fil des morceaux ?
A : Tu parles d’histoires et d’émotions, mais il n’y a pas vraiment d’histoire. On essaie de mettre de l’émotion dans chaque partie, le côté un peu psyché trance qui fait partie du style rock trance. Par contre les titres, ça n’a pas trop avoir avec la musique mais plutôt avec la période où on sort le morceau. Tu citais «Jabot», par exemple, c’est le nom d’un pote qui nous fait délirer et on voulait un peu le mettre sur le projet. Le prochain album sorti en septembre s’appelle «ChaChou», en référence à une copine aussi. On se fait plaisir sur les noms sans qu’il n’y ait de lien avec le son. On joue un peu sur le clin d’œil et l’hommage.
Y : C’est ça, ce qui fait notre musique, c’est tous les gens qui nous entourent et c’est important pour nous. Après il y a un titre qui s’appelle «Manoir» et là c’est le son qui nous a vraiment fait penser à un manoir.
A : Oui, c’est un des rares cas ou le titre se rapproche de la musique. Ça peut aussi venir de délires en soirée.
Votre ressenti sur scène dépend il du lieu où vous jouez ?
A : Ce qui nous anime beaucoup, c’est d’être très proches des gens et on aime jouer hors scène dans la fosse avec le public quand cela est possible. Lorsqu’on est programmé, cela nous arrive de demander si on peut jouer dans le public. Ça peut être aussi un choix de notre part en fonction du lieu. On aime ce côté rock de proximité, on vit un truc ensemble. Lorsque ce n’est pas possible, ce n’est pas grave, ce sont aussi de bons moments à vivre.
Comment ressentez-vous l’échange avec le public ?
Y : C’est différent à chaque fois. C’est intéressant car ça nous permet d’adapter notre jeu à chaque type de scène et de public.
A : C’est aussi pour ça qu’on joue aussi dans plein d’endroits différents. On ne va pas du tout refuser une date ou il n’y a pas trop de monde si on sait que ça va être cool. On joue d’abord par passion.
Selon les réactions du public, vous arrive-t-il de prolonger vos titres ou d’improviser ?
A : Oui. En fait on a une base, une structure, une sorte de colonne vertébrale musicale avec tous nos sons et parfois, on se permet des phases plus longues, en fonction de l’ambiance, en fonction de l’ambiance. Si on sent que les gens sont un peu moins dedans, on peut raccourcir par exemple. Il y a donc toute cette phase d’improvisation qui est très cool et qu’on souhaite garder. Ça nous permet d’éviter la routine.
Y : On joue comme on le sent et c’est une musique de l’instant selon le ressenti, le feeling
Y : Lorsqu’on compose, on jamme d’abord dans le studio, on enregistre et on voit si ça nous parle.A : On y va un peu à tâtons. On enregistre tout ce qu’on fait puis on écoute. On utilise les meilleures parties et on essaye de faire des transitions, puis on réécoute pour construire le titre. Mais on a quand même tendance à vouloir que ça dure. Tous les morceaux de nos EPs, albums font 6-7 minutes. Ça nous permet d’étirer un peu dans la transe, on fait en quelque sorte trois titres en un !
Votre nouvel album est sorti récemment. Où trouvez-vous le plus de liberté, en studio ou sur scène ?
A : On a la liberté d’avoir le studio chez nous, on peut donc prendre notre temps et ne pas avoir à réserver à l’avance par exemple.
Y : Les morceaux sont construits de base pour la scène. On pense en premier lieu à ça. On est un groupe de live mais c’est vrai que sur le dernier album, on s’est amusé à mettre des choses qu’on ne fera pas en live. On s’est un peu frotté à ça. Le groupe c’est un duo guitare / batterie et il faut qu’on reste collé à ça. Les titres sont aussi faits pour être écoutés sur les cds et les réseaux mais sont avant tout fait pour les concerts. Dans une optique DIY avec personne pour nous dire quoi que ce soit. On fait vraiment ce qu’on aime.
Vous arrive-t-il de vous étonner de ce que vous faites ?
A : Oui parfois on ne fait pas comme on avait prévu. Après il y a aussi ce truc d’erreur qui peut être intéressant aussi à garder dans une compo. On va jammer, on fait une mise en place, on se plante et on se dit que ça marche bien et on garde les choses car on est dans une phase de création. On fait tout au feeling en fait. Comme on ne construit trop rien, on n’a pas vraiment d’idée fixe. Lorsqu’on compose à la maison, Yannick ne vient pas en disant « je vais faire un riff de gratte comme ça ». On fait tout à deux et on voit comment ça se construit. Si on avait fait la jam une semaine plus tard, ça ne serait peut-être pas du tout les mêmes morceaux sur les EPs. C’est très intéressant de jouer en fonction des humeurs, il faut prendre le temps pour voir ce qui marche ou pas.
Peut-on dire que vous êtes satisfait de ce que vous faites ?
A : Ah ben complètement ! On est heureux, on a envie de développer le projet encore plus. Quand on voit la réaction des gens qui viennent nous voir à la fin des concerts, on est toujours un peu surpris dans ce sens qu’on a marqué les esprits. Ça fait du bien et ça donne envie de continuer dans cette direction, proposer d’autres choses et donner de l’énergie en live.
(interview réalisée par Vince Picozine et Marjorie Marty)
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