chronique

CLAVICULE
/ Album « Garage is Dead »
/ Sorti le 12 Juin 2020

// Psycho-garage intergalactique ? Clavicule signe un album labyrinthique aux incursions noise qui succèdent aux syncopes affolantes venant se briser sur des murs d’amplis dont les potards sont poussés au maximum.

La montée d’adrénaline est quasi immédiate avec l’introductif « Asshole » dont la mécanique huilée est parfaitement rodée, un bréviaire de la musique désinhibée qui déborde des cadres (comme sur la pochette estampillée d’une pieuvre hallucinée).

Il se passe une infinité de choses dans ce disque, ça vous agrippe par les tripes et vous propulse dans un décorum où l’on perçoit grésillements parasitaires et courts-circuits rythmiques épileptiques, une matière pâteuse et malléable qui ne perd en rien de son élasticité.

Clavicule est cette machine polymorphe qui explore chaque recoin de l’imaginaire, une entité invertébrée dont il est impossible de se défaire, poussant à multiplier les écoutes attentives d’une musique qui vient s’enraciner dans la boite crânienne et y résonner.

Ça regorge de roublardise, « Special trip » ou encore « The Race« , ça défouraille sévère et par moments la musique suspend son envol puis se lance de nouveau toute berzingue dans le cosmos pour revenir replonger dans un chaudron en ébullition.

10 titres comme un enchevêtrement magmatique ré-assemblé comme un puzzle. Non le rock n’est pas mort et le garage encore moins moribond, Clavicule prouve qu’il est possible de repousser les frontières de la musique, de se réinventer et d’exprimer quelque chose de nouveau, de séminal et de définitivement habité.

(chronique : Franck irle)

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